Le bureau des amis de Sainte-Foy : Jacques Puyaubert, Jeanne Vigouroux et Alain Morel.
Les Amis de Sainte-Foy et sa région, présidés par Jacques Puyaubert, ont tenu leur assemblée générale en présence des maires de Sainte-Foy, Christophe Chalard, et de Saint-Avit-Saint-Nazaire, Jean-Pierre Naudon, et du conseiller général, Robert Provain. L'association d'histoire régionale a présenté tout le dynamisme de son travail de recherche et de publication devant une cinquantaine de personnes.
2014, année de la commémoration du centenaire de la Grande Guerre, a été marqué par une exposition grand public appréciée par 650 visiteurs, à la salle Paul-Broca, et la rédaction d'un cahier spécial mettant en valeur une minutieuse collecte auprès de la population du Pays foyen.
« Nous avons recueilli des documents et des témoignages de première importance, explique Jacques Puyaubert. Nous avons également procédé à la conservation numérique des éléments collectés qui sont à la base de l'exposition et du cahier conjoint n° 102-103. »
Peu de bénévoles
Deuxième pierre à l'édifice des Amis de Sainte-Foy, la publication des actes du 66e congrès de la FHSO (Fédération historique du Sud-Ouest) qui s'est déroulé en 2013 dans la bastide sur le thème « L'Aquitaine révoltée ». « Soit 26 contributions sous forme d'un ouvrage scientifique d'envergure », souligne le président. Un document d'importance qui vient de sortir des presses et édité sous la conduite d'un comité scientifique composé d'Émilie Champion (docteur en histoire moderne), Dominique Pinsolle (maître de conférences en histoire contemporaine), Mathieu Servanton (docteur en histoire moderne et attaché temporaire d'enseignement et de recherche) et Jacques Puyaubert (docteur en histoire contemporaine), avec une couverture conçue par un membre de l'association, Pierre Lamothe.
Enfin, l'association a développé son site Web www.saintefoylagrandehistoire.com qui a permis de mettre en ligne de nombreux documents avec une navigation facilitée et un contenu quotidiennement plus élaboré.
« Cette année 2014 a été riche et nous a permis de franchir un palier intéressant. Néanmoins, le fonctionnement de la structure repose sur une poignée de bénévoles alors que nous multiplions les initiatives. Il va falloir trouver des solutions ou bien limiter nos ambitions. Une restructuration de l'équipe s'impose », a mis en avant Jacques Puyaubert.
Maryse Deshayes s'intéresse, dans une démonstration très fouillée, à Edouard Grimard, élève du collège Protestant, où il rencontra Elie et Elisée Reclus au XIXe siècle. Pasteur, botaniste, enseignant, écrivain publié chez la prestigieuse maison d'éditions Hetzel, ce Lot-et-garonnais de naissance n'en reste pas moins une des grandes figures de l'intelligentsia foyenne.
Alain Morel établit la généalogie de la famille Corriger, qui au XXe siècle a marqué la vie de la commune, avec notamment Jean, professeur d'histoire au lycée, dont la descendance s'est illustrée dans le monde des arts et de la médecine. Il évoque aussi le massacre de 1562 dans la cité, où les protestants, alors majoritaires dans la population, assassinent un capitaine royal et 80 de ses hommes.
Ghislain Verral, le benjamin de ce cahier, qui vient d'obtenir un master 2 d'histoire, s'intéresse au « petit temple » de l'avenue Paul-Bert, devenu depuis une salle de réunion où Les Amis de Sainte-Foy ont présenté officiellement leur dernière publication. Construit en 1911, il est l'expression des « libristes », minorité évangélique modérée, communément appelée « orthodoxe » dans la cité, et montre comment, même au sein de la communauté protestante, les divergences peuvent être importantes avec la construction de ce troisième temple dans une commune ne comptant que 3 300 habitants.
Présence sociale
Jacques Puyaubert, docteur en Histoire, est l'auteur d'un long article sur le sujet proprement dit du cahier. Le président de l'association développe une étude fournie et précise de ce « fief calviniste dont la notoriété ne faiblit pas ». S'appuyant sur la forte implantation protestante depuis les origines, il démontre comment encore de nos jours, cette identité religieuse reste pérenne dans le tissu social, politique et économique du Pays foyen. « On assiste à un réveil de l'identité huguenote en cette aube du XXIe siècle, explique Jacques Puyaubert, qui apparaît désormais sur la place publique à l'occasion de multiples manifestations. »
Et de mettre en avant, non seulement la présence cultuelle forte de cette communauté malgré un recul de la pratique religieuse proprement dite, mais aussi l'importance du protestantisme dans l'espace public à travers une vitalité associative indéniable. « Le défi est donc de notre point de vue celui de pérenniser ce paradoxe protestant, souligne l'historien. Une communauté largement réunifiée, d'accord sur l'essentiel mais qui manque d'un relais dans la jeunesse, et qui préserve son patrimoine contre vents et marées." Une somme remarquable, qui, espérons-le, ne rallumera pas dans le Pays foyen les braises des guerres de religions.
En vente, 15 euros, à la Librairie des Arcades, rue Pasteur, et à l'office de tourisme du Pays foyen, rue de la République.
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