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Les Juifs à Sainte-Foy-la-Grande (1939-1945): Témoignage Simon Marcel

09/04/2013 - Lu 3309 fois
"N° double 96-97"
"Les Juifs à Sainte-Foy-la-Grande (1939-1945). "Témoignages"

Marcel Simon, né en 1926, fut journalier agricole puis représentant de commerce.

 

 
 
Le 5 août 1944, entre 14 et 15 heures, je gardais les moutons, près de la route du Fleix à Saint-Méard de Gurçon, à 150 mètres environ du croisement à la sortie du Fleix. J’ai vu passer un camion débâché chargé de soldats habillés de noir ou de bleu marine, je ne saurais dire. Au milieu d’eux quelques civils, des Doriotistes ? Une heure après environ, ils redescendaient en chantant « La Madelon ». Entre temps, mon grand-père Pierre Lasserre, propriétaire de la vigne située au dessus du bois de Souleiou, sur la route qui monte à Cap de Fer, avait entendu plusieurs coups de feu. Deux ou trois jours après, mon grand-père et un coiffeur de Sainte-Foy ont découvert les corps [de six Juifs assassinés]. Le lendemain de cette découverte, à la pointe du jour, 6 ou 7 personnes se sont retrouvées avec pelles et pioches. On s’est mis au travail. Parmi nous, Pierre Eliotout aujourd’hui décédé comme Pierre Bugeade qui faisait le guet plus bas au cas où les Allemands reviendraient. Les victimes étaient massacrées ; la peau des cadavres en décomposition nous restait dans les mains. On les a enterrés à 50 cm de profondeur. Je suis ensuite parti dans la Résistance si bien que j’étais absent lorsque les corps ont été retirés.
La stèle édifiée près de la route par la commune du Fleix à la mémoire des personnes exécutées n’est pas située à l’endroit exact du massacre qui eut lieu en réalité 70 mètres plus haut, dans un champ de noyers, exactement entre le second et le troisième noyer. Ils les ont fait monter à travers les bois et les ajoncs parce que le chemin actuel n’existait pas. Nous avons donné une pièce de terre placée en contrebas à la municipalité du Fleix afin de perpétuer et d’honorer le souvenir de ces personnes. Le registre communal en porte la trace.
J’en terminerai en assurant que pour l’Histoire, ces faits doivent être portés à la connaissance de tous.


[1] Témoignage de Marcel Simon recueilli par Jacques Puyaubert le 1er septembre 2010
 

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